Isis

mardi 6 mars 2007

Nos parents, nos maîtres

"Grandir sa vie c'est servir ses parents." [Amadou Koné]


Nos parents nous ont mis au monde, nos mères nous ont allaités, changés, habillés.
Nos parents ont du dépenser beaucoup d'énergie, d'affection et d'argent pour nous nourrir, nous éduquer, nous instruire.
......
Ils nous ont donné, donné, donné, donné... jusqu'à un certain âge.


Ce "certain âge" une fois atteint, ils nous demandent alors de leur rendre un peu une part de ce qu'ils ont fait pour nous. Il s'agit d'un "dû". Quand je dis "dû", je ne parle pas d'argent.


Nos parents nous demandent de la GRATITUDE.

Ils ne l'expriment pas, ne le disent pas mais nous le font comprendre d'une manière ou d'une autre.
Or, à cet âge là, nous sommes occupés à prendre le relais pour la construction de notre vie. Nous voulons finir nos études, nous voulons travailler, sortir, découvrir le monde, dépenser, nous faire plaisir, ou faire des économies. Nous essayons d'avoir notre propre vie et voler de nos propres ailes. Nous nous éloignons tout doucement du cocon familial. On se dit: "il est temps de prendre en main ma vie". Une autre adolescence, mais sans révolte et rebellion, parce que c'est tout simplement légitime et normal, parce que c'est la Vie.

Ce qu'en pensent nos parents: "Quels égoïstes et quelle ingratitude!"

Ils ne le disent pas, ne le montrent pas, mais ne vous méprenez pas sur leur silence, croyez-moi, ils le pensent!
Nous, nous le savons mais le refoulons dans les profondeurs de notre inconscient.
Ils nous en veulent de passer nos soirées avec nos amis au lieu de leur tenir compagnie, ils peuvent même en être jaloux. Ils nous en veulent de notre silence, de ne plus partager autant de choses avec eux, de ne plus les impliquer dans les actions que nous entreprenons, d'être là juste le temps qu'il faut (voire même moins), d'être pressés, d'être occupés, d'être fatigués... Ils se disent: "Moi avec mes parents, je n'étais pas comme ça, quelle génération d'égoïstes!"

Nous sommes la propriété de nos parents, nous leur devons notre naissance, notre vie et survie, nous devons donc exprimer une gratitude continue par tous les moyens qui nous sont possibles, les remercier à l'infini. C'est ainsi que nos parents conçoivent la chose.

Certes, nous ne sommes pas des insensibles, nous essayons toujours ou du moins souvent de leur faire plaisir, mais rien n'y fait, ils ont la mémoire courte (donc nous restons ingrats quoi que nous ayons fait) à moins que nous renouvellions nos cadeaux et nos mots doux tous les jours. Au fond, ils veulent toujours plus. Ils font tout pour que leurs enfants soient heureux mais c'est tellement mieux quand ils le sont avec eux!:)

Bon, trêve d'exagération et d'ironie! Peut-être sommes-nous définitivement ingrats ou égoïstes à leurs yeux, mais nous continuons à les adorer, n'est-ce pas!


Maman, j'aimerais tellement que tu comprennes que je fais tout pour te rendre heureuse, je ne suis pas ingrate mais le temps passe trop vite, mes journées sont plus difficiles que tu ne le croies et je veux réussir ma vie et pas forcément en marchant sur tes pas.

Mes futurs enfants, je vous promets de vous donner donner donner donner comme ma mère a fait pour moi ou plus si je le pourrai. Et je vous promets que je ne vous traiterai jamais d'ingrats, je ne le penserai pas, je ne vous harcèlerai pas, je vous aurai juste à l'oeil!;))

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3 Comments:

Blogger Téméraire said...

tel que tu te décris, Je ne pense pas que nos parents nous considérent comme des ingrats.
Ils réclament notre tendresse, notre attention et surtout un minimum d'amour et comme tu le dis sans le dire, sans pronocer le désir.
D'autre part, ils cherchent notre épanouissement, notre bonheur, ils savent que nous allons fondre notre propre vie, et que nous allons beaucoup plus se détacher d'eux.
Au contraire, nous devons faire notre vie de façon qu'ils y soient impliqués. Ils ont des droits sur nous, comme nous en aurons sur nos enfants.

6 mars 2007 à 12:18  
Anonymous Anonyme said...

aïe aïe aïe.
Personnellement je suis toujours sous le choc de tes premiers articles.
Donc la je me dois de te dire: "quelle pertinence!"
et de citer:
"...mais ne vous méprenez pas sur leur silence, croyez-moi, ils le pensent! "
et de redire:
"quelle pertinence!"

7 mars 2007 à 08:25  
Blogger Isis said...

@ Téméraire: je suis bien d'accord avec toi, sauf que je trouve qu'en général nos parents essaient de nous couver le plus longtemps possible et qu'est ce ça donne? une jeunesse assistée..
@Sami: il est peut-être temps de dépasser ce choc (ou devrais-je dire offense) des 1ers posts, ça fait bien lgtps maintenant!:)et par la meme occasion en profiter pour dépasser cette ironie sur ma "pertinence":D

7 mars 2007 à 10:26  

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